La grande majorité des parents reconnaissent l’importance de bien préparer leurs enfants pour le début de leur parcours scolaire. Mais commencer l’école du bon pied procure-t-il des avantages à long terme aux enfants, au-delà de l’école primaire? Nos travaux montrent que oui! Les enfants mieux préparés au moment de leur entrée en maternelle ont un meilleur rendement scolaire, un plus grand engagement dans leurs études et sont moins à risque de décrochage scolaire jusqu’à l’âge de 17 ans.
De plus, les enfants mieux préparés au moment de leur entrée en maternelle ont aussi une santé physique et mentale supérieure aux autres. Ils rapportent moins d’anxiété et de problèmes d’abus de substance vers la fin du secondaire, sont plus actifs physiquement et moins à risque d’un surplus de poids.
Que signifie être bien préparé pour la maternelle?
Un enfant préparé pour la maternelle possède l’ensemble des habiletés qui lui permet de bénéficier des activités éducatives offertes à l’école et de répondre adéquatement aux exigences du milieu scolaire. La préparation pour la maternelle recouvre ainsi une variété d’habiletés, dont la connaissance des nombres, le vocabulaire, l’engagement en classe, les habiletés motrices et les habiletés interpersonnelles.
La capacité des enfants à comprendre les nombres et à utiliser et comprendre un vocabulaire riche et varié sont des ingrédients clés de la préparation scolaire pour la maternelle. Cependant, au-delà de ces connaissances, l’engagement des enfants en classe, dès la maternelle, est une composante incontournable d’une trajectoire scolaire réussie. L’engagement en classe reflète la capacité de l’enfant à suivre les routines de la classe, à coopérer avec les autres et à se concentrer pendant une tâche.
Les habiletés interpersonnelles, comme la capacité de l’enfant à inhiber des comportements agressifs ou à maîtriser ses émotions négatives, et les habiletés motrices sont aussi reconnues pour contribuer à la préparation scolaire à la maternelle.
D’ailleurs, la capacité des enfants à diriger leur attention, à maîtriser leurs comportements et à réguler leurs émotions est non seulement bénéfique pour le succès scolaire, mais permet aussi l’autodiscipline, la persévérance et l’adoption de saines habitudes de vie. Ultimement, ces aspects contribuent à la santé et au bien-être de ces jeunes à 17 ans.
Comment soutenir la préparation scolaire de mon enfant?
La petite enfance est un moment idéal pour promouvoir la préparation scolaire étant donné que le cerveau des enfants bénéficie d’une plasticité (capacité de changement) accrue qui soutient les apprentissages et l’adoption ou la modification des comportements.
Au cours de cette période propice aux apprentissages, vous pouvez aider votre enfant à se préparer pour l’école de plusieurs manières. Concrètement, vous pouvez :
- Jouer avec lui à des jeux qui portent sur les nombres, comme compter le nombre de jouets et les classer par grandeur, ou encore repérer les chiffres dans les panneaux de circulation lors d’une promenade.
- Lui raconter ou lui lire des histoires sur différents sujets pour éveiller sa curiosité et l’aider à développer son vocabulaire.
- L’aider à reconnaitre et à nommer ses émotions pour mieux les réguler et pour mieux contrôler ses comportements. Par exemple, vous pouvez identifier les émotions qu’un personnage vit dans une histoire et décrire les expressions faciales qui y sont associées.
- Lui offrir des opportunités de mettre à l’épreuve ses habiletés attentionnelles et d’exercer de l’autocontrôle via, par exemple, les arts martiaux ou les sports d’équipe, ce qui aide à l’engagement en classe.
- Favoriser le développement de sa motricité fine en faisant des activités d’arts plastiques, comme de la pâte à modeler ou du bricolage. Pour l’aider à développer sa motricité globale, vous pouvez aussi créer un parcours à obstacles et le traverser avec lui.
Auteures :
- Caroline Fitzpatrick, Ph.D., Professeure, Département de l’enseignement au préscolaire et au primaire, Université de Sherbrooke, Groupe de recherche et d’intervention sur les adaptations sociales de l’enfance (GRISE)
- Corinne Mavungu-Blouin, C. M. Sc., Étudiante, Département de psychoéducation, Université de Sherbrooke, Groupe de recherche et d’intervention sur les adaptations sociales de l’enfance (GRISE)
- Gabrielle Garon-Carrier, Ph.D., Professeure, Département de psychoéducation, Université de Sherbrooke, Groupe de recherche et d’intervention sur les adaptations sociales de l’enfance (GRISE)
Références :
DUNCAN, G. J., C. J. DOWSETT, A. CLAESSENS, K. MAGNUSON, A. C. HUSTON, P. KLEBANOV, L. S. PAGANI, L. FEINSTEIN, M. ENGEL, J. BROOKS-GUNN, H. SEXTON, K. DUCKWORTH et C. JAPEL (2007). School readiness and later achievement. Developmental Psychology, 43(6), 1428-1246, [En ligne], https://doi.org/10.1037/0012-1649.43.6.1428
FITZPATRICK, C., E. BOERS et L. S. PAGANI (2020). Kindergarten Readiness, Later Health, and Social Costs. Pediatrics, 146. e20200978, [En ligne], https://doi.org/10.1542/peds.2020-0978
GRISSMER, D., K. J. GRIMM, S. M. AIYER, W. M. MURRAH et J. S. STEELE (2010). Fine motor skills and early comprehension of the world: two new school readiness indicators. Developmental Psychology, 46(5), 1008-1017, [En ligne], https://doi.org/10.1037/a0020104
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GARON-CARRIER, G., M. BOIVIN, J.-P. LEMELIN, Y. KOVAS, S. PARENT, J. SÉGUIN, F. F. VITARO, R. E. TREMBLAY ET G. DIONNE (2018). Early developmental trajectories of number knowledge and math achievement from 4 to 10 years: Low-persistent profile and early-life predictors. Journal of School Psychology, 68, 84-98, [En ligne], https://doi.org/10.1016/j.jsp.2018.02.004
Quelques ressources à l’intention des parents :
Comment soutenir le développement des enfants de 3-5 ans?
Mieux accompagner son enfant de 5-8 ans à l’école
Soutenir l’autocontrôle et les fonctions exécutives dès la petite enfance
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